Coopérer

Oui, c’est l’essentiel de notre mission quand nous faisons entrer un chien dans nos vies. N’allons pas croire que le chien nous obéit. Il nous accorde sa confiance quant à certains choix et parfois il ne les trouve pas judicieux. Ça ne fait pas de lui un animal « désobéissant » mais un être instinctif, intelligent, doté de libre-arbitre.

Nous les entraînons dans nos univers, nos modes de vie, avec toutes ces inventions humaines qui ne connectent que peu avec leur instinct.

Et si tout ça devenait un jeu ?

Lorsque nous travaillons avec Ice, Oméga et Olrùn sur scène, il est clair que rien n’est instinctif, pour eux, dans l’idée du théâtre, de la représentation. Faire semblant n’existe pas dans l’éthogramme du chien. Il est.
Le premier objectif est de faire en sorte qu’il ait envie d’y être, qu’il demande à y aller.

Le second objectif est de m’adapter à leur monde-propre : si Olrùn ne veut pas rentrer en scène, personne ne l’y forcera. Mais si j’aimerais qu’elle le fasse, alors je dois rendre ça attractif, amusant. Si je fais bien mon travail Olrùn acceptera de coopérer car notre entente est équilibrée. Nous avons autant envie l’une que l’autre de partager ce moment.
Si Ice ne veut pas aboyer après la barrière, alors il ne le fera pas. Je n’y pourrai rien. Mais si j’ai envie qu’il le fasse alors je dois rendre ce moment particulièrement ludique, comme une chorégraphie. Et Ice accepte de coopérer parce qu’on se considère beaucoup à ce moment précis.
Si Oméga ne veut pas rester à sa place, je n’y peux rien. Mais je peux fixer un objectif, au bout de cette attente si réjouissant que le jeu en vaudra alors la chandelle. Et Oméga restera à sa place car c’est son plaisir d’être remerciée pour ça.

Tous les partis seront satisfaits. Le quotidien permet aussi ce mode d’apprentissage, avec plus ou moins d’énigmes à résoudre. Finalement qu’importe d’être avec un animal obéissant s’il ne coopère pas ?

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« Il ne faut pas réveiller un animal qui dort. »

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Quelle place ?